Connaitre mon parcours
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Je ne suis plus capable de travailler comme avant
Je suis quelqu’un qui a travaillé toute sa vie, qui avait plus qu’un travail, une passion, un bon salaire, des responsabilités, j’étais webmaster technico-commercial pour une société de monétisation sur internet et qui a vu son corps brisé du jour au lendemain après un accident.
Je me réveille plusieurs fois par nuit, parfois à 3h du matin, à cause des douleurs, à cause des lésions, à cause des réveils constants pour uriner depuis mon accident.
Alors je me lève, je me fais un café, et j’utilise ce temps pour créer, étudier, analyser, développer des idées, tester des outils, écrire ou apprendre. Je reste actif intellectuellement, même si mon corps, lui, m’impose des pauses régulières.
À 8h, je dois parfois me rendormir. À 14h, je dois souvent m’arrêter.
Ma journée n’est pas organisée comme celle d’un salarié, elle est dictée par mes douleurs.
Je ne peux pas travailler 8h par jour. Je ne peux pas travailler selon un horaire fixe. Je ne peux pas être employé dans un cadre salarial classique.
Mais je peux encore réfléchir, créer, analyser, coder, écrire, transmettre, aider.
Mon handicap n’est pas intellectuel. Il est physique, fluctuant, imprévisible.
J’ai travaillé vingt ans dans le web
Je maîtrise le code source, l’optimisation SEO, la structure technique d’un site, la performance serveur, l’indexation Google, la génération dynamique de contenu, les flux XML, les API et la monétisation web.
Je suis capable d’améliorer un site, d’optimiser son architecture, de rédiger et structurer du contenu, de diagnostiquer des erreurs techniques, de développer des outils, et de transmettre ce savoir à d’autres.
Ce que j’ai perdu, ce n’est pas la compétence, c’est la capacité physique d’enchaîner des heures de travail sans interruption.
Si quelqu’un veut utiliser mon expertise, je suis encore capable de la fournir — mais pas selon le modèle classique.
J’ai aussi créé le site informaticien-public.be, parce que je refuse de rester inactif.
Ce site me permet de continuer à aider les citoyens face aux arnaques, aux pièges numériques, et à la fracture digitale qui s’élargit chaque année.
Je l’ai construit seul, à mon rythme, pendant mes phases « sans douleurs », pour me prouver que je suis encore capable d’apporter quelque chose de concret aux autres.
Je suis en invalidité, reconnu par la mutuelle. Je ne suis pas “à la recherche d’un emploi” au sens administratif, parce que je suis médicalement déclaré inapte à exercer un travail standard.
Mais je ne suis pas pour autant incapable de produire de la valeur. Je suis simplement incompatible avec le modèle de travail tel qu’il est défini : linéaire, continu, physique, prévisible.
Aujourd’hui, ma seule force constante, c’est mon cerveau. Je peux travailler en séquences, par moments, entre deux phases de douleur ou de fatigue.
Je suis capable d’être utile, mais pas de manière continue. Et tant que le monde du travail exigera un corps qui tient des heures d’affilée, je resterai considéré comme “invalide”, alors que je ne le suis pas mentalement.
Je n’ai pas besoin d’être assisté. J’ai besoin d’être reconnu comme quelqu’un qui peut encore contribuer, mais autrement.
Le système ne prévoit que deux cases : apte ou inapte.
Je suis entre les deux. Inapte à travailler comme avant, mais pleinement apte à apporter quelque chose de réel — à condition qu’on me laisse le faire selon un rythme adapté.