Depuis l’arrivée d’outils comme ChatGPT, l’intelligence artificielle (IA) s’est invitée dans tous les débats : à la radio, à la télé, dans les écoles, sur les réseaux sociaux…
Mais souvent mal. Très mal.
À force de mal en parler, on finit par en avoir peur.
L’IA, ce n’est ni un gourou, ni un gadget
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L’IA n’a pas de conscience : elle ne fait que générer des réponses probabilistes à partir de modèles statistiques.
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Ce n’est pas un assistant magique : elle ne remplace pas votre cerveau, elle l’assiste — à condition de formuler des questions claires.
Le véritable danger : le manque de bases et d’esprit critique
Le problème n’est pas l’IA, c’est l’absence d’intelligence chez ceux qui l’utilisent mal.
Pour exploiter efficacement un outil comme ChatGPT, il faut un minimum :
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de logique,
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de culture générale,
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de sens critique,
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une bonne orthographe.
Posez une question floue ou truffée de fautes, vous obtiendrez une réponse à la hauteur : bancale, vague, parfois complètement à côté de la plaque.
Ce matin sur VivaCité : quand l’IA devient un sujet à buzz
L’émission « C’est vous qui le dites » sur VivaCité RTBF a abordé ce matin la place de l’intelligence artificielle à l’école.
La ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles s’est dite favorable à une « intégration raisonnée et réfléchie » de l’IA dans l’enseignement, notamment pour soutenir les enseignants.
En réaction, les commentaires ont fusé sur les réseaux :
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Certains s’inquiètent qu’on remplace les professeurs par des machines,
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D’autres craignent une infantilisation des élèves ou une dépendance excessive aux écrans,
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Quelques voix plus mesurées défendent l’idée que l’IA peut être un bon outil, si on apprend à bien s’en servir.
Mais à l’écoute de l’émission, une chose est claire : le débat reste émotionnel, flou, et de temps en temps déconnecté du réel.
Une ministre qui surfe, des syndicats qui bloquent
On a d’un côté une ministre qui parle d’IA parce que « ça fait moderne », mais sans définir ce que cela implique concrètement :
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Qui va former les enseignants ?
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Avec quels outils ?
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Quels objectifs pédagogiques ?
Et de l’autre, des syndicats qui boycottent la mise au vert… pas pour parler d’IA, mais pour rejeter la dynamique politique globale.
L’IA devient un prétexte dans une bataille bien plus large.
Pendant ce temps-là, ni les élèves ni les enseignants n’ont de réponse claire sur ce que sera l’usage réel de l’IA en classe.
Avantages et inconvénients d’apprendre l’IA à l’école
Avantages
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Préparation au monde réel : les élèves découvrent tôt les outils qu’ils utiliseront demain.
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Renforcement de l’esprit critique : apprendre à recouper et à vérifier l’information.
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Motivation par l’innovation : des cas concrets stimulent l’engagement.
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Compétitivité : une nation dont les citoyens maîtrisent l’IA attire talents et investissements.
Inconvénients
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Dépendance précoce : déléguer trop vite au lieu d’apprendre les bases essentielles.
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Dispersion pédagogique : intégrer l’IA sans enseignement de la logique ou de l’orthographe, c’est focaliser sur l’outil plutôt que sur le fond.
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Inégalités d’accès : connexion et matériel variables selon les milieux.
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Programmes surchargés : risquer de rogner d’autres compétences clés pour caser “l’IA”.
Ce qu’il faudrait enseigner avant tout
Avant de parler de prompts ou d’outils IA, il faut d’abord consolider ces compétences :
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Formuler une pensée cohérente
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Structurer une démarche méthodique
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Analyser et vérifier une réponse
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Maîtriser l’orthographe et le langage
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Garder un esprit critique permanent
Avec cette base, l’IA devient un véritable levier et non un simple gadget.
Conclusion : ce n’est pas l’IA le problème, c’est l’usage qu’on en fait
Comme tous les outils puissants, l’IA amplifie ce que vous êtes déjà.
Elle ne remplace ni l’intelligence, ni l’expérience, ni la logique humaine.
Mais elle les dévoile, et parfois… ça fait peur.
Et c’est exactement ce qui me fait peur : pas l’outil en lui-même, mais la paresse intellectuelle et les dérives qu’un usage non réfléchi peut engendrer.