Hacking éthique (white hat)
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Hacking éthique en Belgique : légal depuis 2023, mais strictement limité au territoire belge
Pendant longtemps, la législation belge ne faisait aucune distinction entre un hacker malveillant et un chercheur en sécurité agissant de bonne foi. Résultat : même ceux qui voulaient aider risquaient des poursuites pénales.
En 2023, la Belgique a modernisé son droit pour reconnaître le hacking éthique, avec un cadre clair destiné à protéger les “white hats”. Cette réforme, portée par le secrétaire d’État à la Digitalisation Mathieu Michel, marque une avancée majeure pour la cybersécurité belge.
Qu’est-ce que le hacking éthique ?
Le hacking éthique consiste à analyser un système informatique pour détecter une faille avant qu’un cybercriminel ne l’exploite. Contrairement au hacking malveillant, il repose sur des principes stricts :
- ne jamais exploiter la vulnérabilité ;
- ne pas voler, modifier ou supprimer de données ;
- ne pas perturber le fonctionnement du service ;
- signaler immédiatement la faille aux responsables ;
- agir exclusivement dans l’intérêt de la sécurité.
Le but est d’améliorer la sécurité sans causer le moindre dommage.
La réforme belge de 2023 : le rôle de Mathieu Michel
En février 2023, la Belgique a instauré un cadre légal inédit permettant la divulgation responsable de failles de sécurité.
Le texte légal introduit une distinction fondamentale entre :
- le hacker malveillant, qui attaque, vole, perturbe ou exploite ;
- le hacker éthique, qui détecte, n’exploite pas et signale.
Mathieu Michel a été l’un des principaux défenseurs de cette approche, visant à encourager les bonnes pratiques en cybersécurité et à protéger ceux qui agissent dans l’intérêt général.
Ce que la loi autorise réellement
Le hacking éthique est désormais légal à condition de respecter strictement les règles suivantes :
1. Agir de bonne foi
L’objectif doit être d’améliorer la sécurité, jamais d’en tirer un avantage personnel.
2. Ne causer aucun dommage
Le test ne peut pas :
- altérer le système,
- perturber le service,
- provoquer un crash,
- supprimer ou modifier des données.
3. Ne pas exploiter la faille
Il est interdit de :
- télécharger des données,
- contourner les accès de manière abusive,
- se maintenir dans le système.
Une simple observation suffit.
4. Signaler immédiatement la vulnérabilité
Le chercheur doit contacter :
- l’organisation concernée,
- ou le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB).
C’est le principe de la responsible disclosure, indispensable pour bénéficier de la protection légale.
Si ces conditions sont respectées, le hacker éthique ne peut plus être poursuivi pénalement.
Une règle cruciale : ce cadre ne vaut que pour la Belgique
Le point le plus important est souvent méconnu :
la protection légale du hacking éthique belge ne s’applique que sur le territoire belge.
Concrètement :
- Vous pouvez analyser un site, une application ou un service belge, dès lors que vous agissez de manière éthique.
- Vous ne pouvez pas analyser un site français, luxembourgeois, suisse ou appartenant à tout autre pays, sauf autorisation écrite.
Chaque pays a sa propre législation.
En France, par exemple, le testing sans autorisation est pénalement réprimé, même s’il est effectué en bonne foi.
La règle est simple :
pas d’autorisation = pas de hacking, sauf en Belgique dans un cadre de divulgation responsable.
Pourquoi cette limitation territoriale ?
La cybersécurité est encadrée par le droit national. La Belgique ne peut pas protéger juridiquement un citoyen qui testerait un système dépendant d’une autre juridiction.
Le hacking éthique n’est donc légal que :
- si la cible est belge,
- ou si elle participe à un bug bounty international,
- ou si un mandat écrit a été donné.
Tout le reste est hors cadre.
Comment signaler correctement une faille en Belgique ?
La procédure recommandée :
- Identifier la faille sans l’exploiter.
- Vérifier qu’aucun dommage n’a été causé.
- Notifier immédiatement :
- le responsable du site (email technique, sécurité, webmaster),
- ou le CCB via leur procédure de divulgation responsable.
- Fournir les détails techniques, sans divulguer publiquement la vulnérabilité.
- Ne rien toucher d’autre après la notification.
Cette méthode garantit la légalité et la conformité avec le cadre belge.
Conclusion
Depuis 2023, la Belgique reconnaît et protège officiellement le hacking éthique, grâce à un cadre moderne porté par Mathieu Michel.
Cette évolution permet aux passionnés de cybersécurité d’aider à renforcer les systèmes numériques du pays sans craindre des poursuites injustifiées.
Mais cette protection n’est valable que pour les systèmes belges et dans le respect absolu des règles de divulgation responsable.
Le hacking éthique n’est pas un passe-droit : c’est une pratique rigoureuse, utile et strictement encadrée.