Crypto-escroqueries et deepfakes : comment repérer les pièges sur Facebook
Les arnaques liées aux cryptomonnaies et aux faux témoignages inondent Facebook. Deepfakes, faux comptes et promesses d’argent facile : voici comment les reconnaître et éviter de se faire piéger par ces escroqueries numériques.

Chaque jour, de nouvelles publicités sponsorisées envahissent Facebook, promettant des gains rapides grâce à de prétendus investissements dans la cryptomonnaie. Les témoignages semblent sincères, les visages crédibles, les histoires émouvantes. Mais derrière ces mises en scène se cachent des escroqueries soigneusement orchestrées. En tant qu’informaticien public, je les repère immédiatement : fautes de français, incohérences, images truquées ou profils suspects. Pourtant, beaucoup de citoyens se laissent encore piéger.
Les signes qui ne trompent pas
Des histoires trop parfaites pour être vraies
Le scénario est souvent identique : un homme d’une cinquantaine d’années raconte avoir perdu son emploi avant de “tout changer” grâce à un site d’investissement miracle. En quelques semaines, il conduit une Porsche et montre fièrement son compte en banque. Ces récits sont rédigés par des rédacteurs automatisés ou des escrocs utilisant des modèles de texte. Tout est calculé pour susciter la confiance et l’émotion.
Les commentaires fabriqués pour convaincre
Sous ces publications, des dizaines de faux comptes ajoutent de prétendus témoignages positifs : “Moi aussi j’ai gagné !”, “C’est incroyable, merci pour ce conseil !”. Les photos de profil viennent de banques d’images, les noms changent selon les pays, et les comptes n’ont aucune activité réelle. Ces interactions donnent une illusion de popularité et renforcent la crédibilité de l’arnaque.
Les logos de médias usurpés
Certaines annonces reprennent le logo de médias belges comme RTL Info, Le Soir ou Sudinfo pour paraître officielles. En cliquant, on arrive sur une copie du site original, hébergée sur une adresse suspecte. Ces faux articles sont créés pour tromper le lecteur et l’inciter à “s’inscrire gratuitement” sur une plateforme frauduleuse.

Pourquoi ces arnaques deviennent de plus en plus réalistes
L’intelligence artificielle et les deepfakes ont bouleversé la manière dont les escroqueries sont fabriquées. Il est désormais possible de créer de fausses vidéos où un présentateur bien connu recommande une plateforme d’investissement fictive. Les fraudeurs exploitent aussi les outils publicitaires de Meta pour cibler précisément les personnes les plus vulnérables : seniors, chômeurs, personnes endettées ou cherchant un complément de revenu.
Ces campagnes sont souvent gérées par des réseaux à l’étranger, difficiles à identifier. Leur objectif : collecter vos données personnelles ou vous faire transférer de l’argent vers des comptes anonymes.
Comment s’en protéger
Vérifier systématiquement l’adresse du site
Avant de cliquer sur un lien, observez attentivement l’URL. Une adresse qui contient des fautes, des chiffres ou un domaine inhabituel (comme .info, .vip, .xyz) est suspecte. Les médias légitimes utilisent des domaines nationaux comme .be ou .fr.
Se méfier des promesses financières rapides
Aucune institution sérieuse ne promet un enrichissement garanti. Si un site prétend multiplier vos gains ou vous offrir une indépendance financière en quelques jours, il s’agit forcément d’une arnaque.
Signaler la publicité
Facebook permet de signaler une annonce frauduleuse. Cliquez sur les trois points situés dans le coin supérieur du post, puis choisissez “Signaler la publicité”. Ce geste aide à limiter la propagation de ces campagnes.
Maintenir une bonne hygiène numérique
Installez un bloqueur de traqueurs, mettez à jour vos logiciels et évitez de transmettre vos coordonnées personnelles à des sites inconnus. Activez également l’authentification à deux facteurs sur vos comptes principaux pour renforcer votre sécurité.
Conclusion
Ces escroqueries ne visent pas seulement les internautes naïfs, mais toutes les personnes en quête d’une solution rapide à leurs difficultés. Elles exploitent les émotions humaines et l’apparence de normalité offerte par les réseaux sociaux.
Apprendre à repérer les signes avant-coureurs, à vérifier les sources et à sensibiliser son entourage est devenu un réflexe essentiel. En partageant ces bonnes pratiques, chacun contribue à rendre le web un peu plus sûr.